On pourrait penser que je rentrais de soirée en écrivant le message avec juste une pochette et un ",Eole" assez étrange, c'est vrai mais j'étais totalement sobre. Après avoir écrit quelque chose de plus développé je me suis rappelé que les albums qui marquent sont ceux qui sont comme inattendus. Je voulais qu'Eole fasse la démarche de chercher ce que c'est, par curiosité, qu'il découvre tout seul. Si j'avais tout de suite donné mon avis, l'album aurait certainement été apprécié mais peut-être pas autant qu'avec la surprise de découvrir pour la première fois quelque chose qui intriguait sans soupçon d'une telle démesure, et il aurait écouté ce que moi j'ai écouté ; chacun son écoute d'un album. En plus l'esthétique du post m'amusait.

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Après quelques temps de concertation intra-crânienne avec moi-même, j'ai décidé de te présenter un album dont j'ai certainement déjà parlé. Tu connais déjà sûrement d'ailleurs, mais j'ai envie d'en parler, c'est à celui-ci que je pensais en écrivant les quelques lignes précédentes.

Le nom d'Allison Goldfrapp te parle ? Certainement pour son oeuvre globalement électropop. On peut l'entendre à ses débuts chantant pour Tricky. Après son premier album, elle (avec son binôme Will Gregory) a décidé de changer. Changer de musique, de style, de façon de faire. Goldfrapp est aujourd'hui une artiste électropop de renommée, ultra connue (notamment Ooh La La qui m'a l'air des plus célèbres). Ses albums ont du peps, ça rentre dans la tête, ça sonne radio.

Sauf Felt Montain.


Son premier, l'album Goldfrappien qui a le moins marché commercialement parlant, celui qui est différent. Avant de passer à ses Ooh La La, elle a composé une chose magnifique magnifique. Un de ces albums qui imposent le silence, qui émettent de l'émotion, mélancolique, insolite. Ca sonne un peu trip-hop, c'est du Goldfrapp.
On est invité par les sifflements de Lovely Head, introduction idéale pour un album pareil. Sifflements qu'on retrouve dans moult films, ou pubs. Accompagnés de cris électroniques, bercés par des cordes. On découvre la voix d'Alison, mélancolique, plutôt grave, elle rappelle Beth Gibbons en plus suave. Cette mélodie, qui m'apparaît pure et insaisissable, est un virus musical qui une fois insérée dans la tête refuse de s'y déloger. Tout l'album est virulent. Paper Bag et Pilot vont dans la continuité instrumentale de Lovely Head, flânant ou ultrasonique, alors que des chansons comme Human ou Felt Montain (titre chantonné par Alison) assurent des orchestrations ou rythmes oniriques. Ancrée au milieu de l'album, Deer Stop boulverse, une voix, un piano lourd et mélancolique, comme un cri central à l'album. Oompah Radar nous envoie dans un cirque où on délivre un spectacle mystérieux et impressionnant à la fois. Utopia porte bien son nom, cette chanson qui claque apparait comme sur une île volante au milieu du cimetière des titres qui l'accompagnent. L'album se ferme avec les lamentations de Horse Tears, les larmes d'une oeuvre fascinante, de quelque chose de mystérieux.
Incontournable, nécessaire.

Je te propose une version de Deer Stop en live, histoire de te faire une idée:

La version CD est encore mieux. :p