Re: Vos lectures
Posted: Sat 1 May 2010 15:46
Pour les miens : Le ciel est par dessus le toit ; La Beauté.
Évidemment comme il n'est pas question d'un film mais d'un totem tout cela va assez vite amener des réactions viscérales. Le Totem n'étant plus un film, mais le symbole de valeurs communautaires, une affirmation identitaire, une critique frontale du film est une agression.Tank wrote:oep le malchanceux terry gilliam ! moi perso je l'ai aimer sans plus sympa mais je vois pas pourquoi tant de jeune en font un foin a classé avec les requiem for a dream dans le même genre
Barth, lui, tourne autour de ce Totem. Tout comme Legend :Barth wrote: vois pas bien comment on peut trouver un lien entre las vegas en requiem u___u
Comme le dit Barth, du fait du statut particulier de ce film, on en discute pas. C'est presque tabou, de plus si on en vient à en parler cela sera sous forme de paraphrase positive, pas du tout par le biais de l'analyse ( qui reviendrait à devoir s'interroger sur qui on est, entreprise d'introspection douloureuse et désagréable) ou de la critique. Analyser le film c'est s'analyser, le critiquer se critiquer. On comprend que nier l'intérêt du film c'est nier l'intérêt de l'individu.Rekyem for a dream est quand même incomparable à Vegas Parano... Ce film est énorme, c'est l'histoire de ma vie
etTank wrote:tout jeune qui se sent rebelle va trouver comme un chef d'œuvre alors qu'on en est très loin !
Tank aborde le film sous l'angle cinéphile, et va au casse-pipe puisqu'il n'est que très peu question de cinéma ici et Barth lui refuse de "s'attarder" sur le sujet délicat. Je pense qu'en ayant parcouru de la sorte cet exemple on voit mieux ce que j'entends par film ou texte-totem. Il y a d'autres exemples possibles, surement même au sein du forum, mais il sertait fastidieux d'aller plus avant. Il suffit à chacun de s'interroger sur ses propres Totems et ceux de leurs proches. Il est aussi possible de les utiliser, ce que nous faisons tous plus ou moins instinctivement. Si je repère que Barth totémise ce film, il me suffit d'arriver en affirmant partager le totem pour creer une complicité, honnete ou artificielle qui m'ouvre une porte sur lui. Ou au contraire dans l'optique de blesser quelqu'un il suffit d'identifier le totem, voir les valeurs qu'il incarne et insulter ces valeurs. Etc. Chacun voit midi à quatorze heures quand il s'agit de passer aux applications pratiques.Barth wrote:Requiem for a dream personelement c'est le film qui m' laissé la plus grosse impression donc jvais pas m'attarder la dessus j'adore aronofsky , la bo de mansel est énorme ellen burstyn impressionante etc etc etc ...
Là il est assez évident que derrière la blague du dessin il y a une manière de montrer que ce totem (celui représenté par le sujet peinture qu'on pourrait résumer en "culture lourdingue") n'est pas le sien.\MGK/LegenDfB wrote:Spoiler :
Il est pas vraiment question ici des textes, des poèmes mais d'Enrom, en tant qu'individu. Ce ne sont pas les poèmes qui importent, mais ce qu'ils disent sur lui. Il en va de même pour Flashy. Personne n'est invité à parler des poèmes mais plutôt du choix de ces poèmes par ces individus à cet instant de leurs vies. Faire une analyse stylistique ou vouloir dégager une valeur intrinsèque aux poèmes serait donc voué à ennuyer tout le monde. Il n'ont de valeur qu'en ce qu'ils peuvent permettre d'effectuer la jonction entre ces gens et moi. Ils sont une porte d'entrée montrée pour inviter à entrer quiconque saura reconnaitre la porte pour ce qu'elle est. Reste à émettre la réserve des motivations véritables de ces messages. Soit ils témoignent d'une émotion véritable, soit ils servent à affirmer une identité fausse, à soigner une image prétendue.J'aime bien. En tout cas, c'est les deux que je proposerais si on me demandait mes poèmes préférés
[MGK]BouGeTonQ wrote:Merci pour cette intervention très pertinente comme toujours Els!![]()
[MGK]Enrom wrote:T'es un fou. Mais j'ai trouvé ça passionnant.
|MGK|Elsweyr wrote:Je te remercie Tank, c'est deux choses que j'aime entendre. J'aime me croire fou, je me sens moins commun.
Le totem n'est ni vraiment un instinct grégaire ni une simple identification. Le moyen le plus simple est peut-être de passer comme dans l'exemple d'enrom par le biais du "Mon film préféré est ..." ou "Ma chanson préférée est ...". Si d'un point de vue personnel je dis mon film préféré est "L'homme sans passé", j'accorde un statut particulier au film. J'etablis un lien où moi=film. Du coup si quelqu'un attaque le film il m'attaque moi. D'un autre côté si je rencontre quelqu'un qui partage le même film totem, je serai, irrationellement, disposé à lui prêter un quota sympathie plus élevé qu'à l'individu lambda. En cela le film à un côté communautaire, mais ce côté communautaire n'a pas grand chose à voir avec un quelconque comportement grégaire. C'est une manière de reconnaitre les "siens" comme une écharpe rouge peut permettre de reconnaitre un militant communiste dans une manif.Alors oui, c'est un totem dans le sens que c'est extrêmement populaire... de là à dire qu'il y a un phénomène deet qu'on observe une identification systématique de l'individu lambda, je ne comprends pas...
Ton analyse est tout à fait brillante, mais si tu l'analyses c'est que ce n'est justement pas un film totem pour toi. Quelqu'un pour qui le film est un totem s'intéressera plus aux valeurs véhiculées par le film. Alors oui il y a une part d'identification, mais une identification avec une image sublimée de soi, une représentation exacerbée, symbolique. Par exemple je ne m'intéresse que peu au cadrage, à la lumière ou même à la trame dans l'homme sans passé. Par contre les rapports humains qui s'y établissent, l'entraide, la sobriété des sentiments, la simplicité des passions, l'honneur et l'orgueil exacerbés me parlent. Me parlent, à moi, de moi mieux que je n'arriverait jamais à le faire. Alors forcément j'ai envie de donner ça aux autres plutôt que d'essayer de m'expliquer laborieusement.Il me semble que c'est une excellente tragédie qui dispose d'un montage efficace et prenant, c'est son esthétique plaisante et son message universel sur les addictions (et pas spécialement la drogue) qui en font un produit dont le public est particulièrement friand. C'est beau et captivant, mais je doute que ça aille réellement plus loin.