

J'espère que j'ai pas trop spolier le voyageur sans bagages, bien que je craigne que si.

@Tank: bien que je connaisse Mozinor, je ne connais pas le montage ou il emploie Kamoulox, je faisais référence a Kad et O.
Moderator: [MGK] Eole
C'est un sonnet si je ne m'abuse, et fort réussi de surcroit (c'est pas Baudelaire qui parle ^^). Je poste un peu à l'arrache, donc pas de commentaire ou d'impressions personnelles, mais par contre, j'attends les votresLa Beauté
Je suis belle, ô mortels ! comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris ;
J'unis un cœur de neige à la blancheur des cygnes ;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études ;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles :
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles !
Mais tu as tout à fait raison Guillaume, j'adore lire.[MGK]windeath wrote:Nano, ce lecteur tellement pris dans ces lectures,......, qu'il n'en revint jamais....![]()
C'était l'histoire tragique du petit Victor...
Saint-John Perse est le pseudonyme d'un diplomate français, utilisé pour ne pas nuire à sa fonction. Il écrit dans toute la 1ère moitié du XXè (démarrage du recueil Eloges à 17 ans...) et reçoit le prix nobel de littérature en 1960.|MGK|Elsweyr wrote:Tu postes du Saint-John Perse quand tu veux, je connais pas personnellement, donc ça me fera une petite initiation.
C'est de la poésie en prose, comme vous l'aurez deviné, on n'y retrouve pas de versification régulière.... Ô ! j’ai lieu de louer !
Mon front sous des mains jaunes,
mon front, te souvient-il des nocturnes sueurs ?
du minuit vain de fièvre et d’un goût de citerne ?
et des fleurs d’aube bleue à danser sur les criques du matin
et de l’heure midi plus sonore qu’un moustique, et des flèches lancées par la mer de couleurs... ?
Ô j’ai lieu ! ô j’ai lieu de louer !
Il y avait à quai de haut navires à musique. Il y avait des promontoires de campêche ; des fruits de bois qui éclataient... Mais qu’a-t-on fait des hauts navires à musique qu’il y avait à quai ?
Palmes... ! Alors
une mer plus crédule et hantée d’invisibles départs,
étagée comme un ciel au-dessus des vergers,
se gorgeait de fruits d’or, de poissons violets et d’oiseaux.
Alors, des parfums plus affables, frayant aux cimes les plus fastes,
ébruitaient ce souffle d’un autre âge,
et par le seul artifice du cannelier au jardin de mon père – ô feintes !
glorieux d’écailles et d’armures un monde trouble délirait.
(... Ô j’ai lieu de louer ! Ô fable généreuse, ô table d’abondance !)
Soyons clairs : Saint-John Perse (et Francis Ponge aussi) ne me font pas ressentir grand chose non plus. C'est juste que je les ai étudiés en cours, puisque mon thème annuel est la Beauté. Je ressens pas grand chose donc, mais je me suis dit que ça méritait d'être partagé, des fois que quelqu'un serait touché|MGK|Elsweyr wrote:Hey, j'ai pris conscience aujopurd'hui que si j'étais définitivement un accroc à la lecture par penchant personnel, pour les hallucinations que me provoquent la lecture, je ne suis définitivement pas un mécanicien du texte dans l'âme. Ni un pédagogue. Alors que la lecture reste un plaisir pour tous et que chacun y prenne plaisir en voyant ce qu'il veut dans le texte. Et au passage j'ai vraiment une dent contre la poésie et contre Saint-John Perse.