Re: Vos lectures
Posted: Fri 27 Feb 2009 19:56
Tout lu ! \o/
Bien marrant le quote de Allais.
Bien marrant le quote de Allais.
C'est pourquoi j'ai dans mon message essayé d'expliquer que les différents stade que je présentais s'appliquaient à la "critique universitaire" et non pas à la "critique journalistique". Après pour ce que tu dis sur La Croix, c'est aussi ce que j'ai dit, quand je parle d'honnêteté je dis juste que l'amour d'un bouquin ne doit pas conduire à détourner ses propos, à les amplifier ou les minimiser, dans le but que les gens le lise, puisque c'est un des défauts majeurs des critiques amateurs qui ont tendance à amplifier artificiellement les atouts d'un livre dans le but de convaincre, ce qui me parait mal-honnête."L'expression « critique littéraire » recouvre aujourd'hui deux activités relativement autonomes. Elle désigne d'une part les comptes rendus de livres dans la presse, à la radio, à la télévision : parlons ici de « critique journalistique ». Elle renvoie d'autre part au savoir sur la littérature, aux études littéraires ou à la recherche littéraire : parlons cette fois de « critique universitaire » ou « didactique » "
Ce que tu fais là (ou plutôt ce qu'a fait Ellroy lui-même) c'est de la critique biographique mêlée a de la psychocritique. Tu conviens toi-même que c'est intéressant, pas indispensable, mais intéressant. Ça c'était un exemple de ce que j'appelle la critique premier stade. Dans d'autres cas des critiques du deuxième et troisième stades sont aussi intéressantes même si elles ne se substituent pas évidemment au plaisir premier de la lecture.dans mon édition, j'ai une postface rajouté par Ellroy après le film de DePalma, qui vient éclairer la genèse du livre dans la propre histoire de l'écrivain. Et c'est assez édifiant, tellement on comprend l'origine de la noirceur du livre et des personnages... Je ne sais pas si tu l'as, sinon je pourrais t'en copier les passages les plus intéressants
Je l'ai lu il y a au moins 2 ans, donc je me souviens pas. En tout cas, c'est certainement le plus dégueulasse de tous ses livres, il vaut mieux avoir les tripes bien accrochées pour certains passages... Possible en tout cas qu'il soit moins prenant que la Théorie Gaia[MGK]nano wrote:Ensuite, j'ai envie de dire woawsupermegagigatropbien, un nouveau livre de M.Chattam.
Et, comme tu le sais roro, j'ai lu la théorie gaïa, et j'ai vraiment du mal à accrocher prédateur... Est-ce qu'il faut se forcer un peu au début ? (J'en suis au débarquement).
je ne suis qu'à demi responsable ... els m'a bien "aidé"[MGK]Enrom wrote:Je suppose que Nano connaissait pas les Fleurs du Mal. Ahah. Sans rire, y'a pas de honte à ne pas connaître ça, faut pas te moquer Boubi N'importe qui pourrait te coller avec un classique que tu ne connais pas, comme n'importe qui pourrait se faire coller aussi (sauf Els peut-être )
Le postulat de départ est que l'existence précède l'essence. Cela mérite quelques éclaircissements. Je laisse Popol parler il sedébrouille mieux que moi :Une dame dont on m'a parlé récemment, lorsque par nervosité, elle lâche un mot vulgaire, déclare en s'excusant : " Je crois que je deviens existentialiste."
Dans le cas de l'objet manufacturé l'essence (le but en gros) précède l'existence. C'est l'inverse pour l'homme. Ce qui fait de Sartre un athée, qui se revendique. En effet celui-ci nie un projet divin dans la création de l'homme.Lorsqu'on considère un objet fabriqué, comme par exemple un coupe-papier, cet objet a été fabriqué par un artisan qui s'est inspiré d'un concept; il s'est référé au concept de coupe-papier, et également à une technique de production préalable qui fait partie du concept, et qui est au fond une recette. Ainsi, le coupe-papier est à la fois un objet qui se produit d'une certaine manière et qui, d'autre part, a une utilité définie, et on ne peut pas supposer un homme qui produirait un coupe-papier sans savoir à quoi l'objet va servir.
Puis:L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Ainsi, il n'y a pas de nature humaine, puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la concevoir. L'homme est non seulement tel qu'il se conçoit, mais tel qu'il se veut, et comme il se conçoit après l'existence, comme il se veut après cet élan vers l'existence, l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait.
Ce qui laisse prise aux critiques faites à Sartre. Celle d'une vision pessimiste, où l'homme est livré à lui-même et où ses propres choix le définisse. Nos choix sont selon lui toujours guidé par le "bien/bon" puisqu'il est insensé de dire qu'un choix fait est un choix vers le mal. Le mal envers soi-même évidemment, l'autre est laissé de côté ici. Ainsi une seconde faille apparait celle de la considération de l'autre qui appelle cette conférence explicative (en partie). En effet sans une bonne dose d'humanisme cette doctrine est un véritable brûlot que l'on pourrait résumer à : "Dieu n'existe pas, je suis le seul être dont je peux appréhender la subjectivité, mes choix me déterminent, construisent mon essence, mes choix son forcément le reflet de ce que j'estime bon = Je fais ce que je veux et je t'emmerde. La nuance humaniste apportée est "ne fait pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse". Chaque choix que je fait suppose que j'engage toute l'humanité.Ainsi, la première démarche de l'existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu'il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence.
Ainsi l'homme est "condamné à être libre". On sent déjà poindre dans quel contexte peut naitre la phrase "l'enfer c'est les autres"...Si je suis ouvrier, et si je choisis d'adhérer à un syndicat chrétien plutôt que d'être communiste, si, par cette adhésion, je veux indiquer que la résignation est au fond la solution qui convient à l'homme, que le royaume de l'homme n'est pas sur la terre, je n'engage pas seulement mon cas : je veux être résigné pour tous, par conséquent ma démarche a engagé l'humanité tout entière. Et si je veux, fait plus individuel, me marier, avoir des enfants, même si ce mariage dépend uniquement de ma situation, ou de ma passion, ou de mon désir, par là j'engage non seulement moi-même, mais l'humanité tout entière sur la voie de la monogamie. Ainsi je suis responsable pour moi-même et pour tous, et je crée une certaine image de l'homme que je choisis; en me choisissant, je choisis l'homme.